Mot du président – Printemps 2023

Publié le 2023-03-29T10:29:10-04:00

 

 

Chers membres, 

Alors que la période du renouvellement annuel d’inscription au Tableau de l’Ordre se termine cette semaine, les membres qui n’ont pas encore complété leur inscription sont invités à le faire diligemment avant la date limite du 31 mars 2023. 

Mentionnons également l’appel aux membres qui est en cours jusqu’à vendredi afin de constituer le Comité des prix et distinctions qui aura pour mandat de recommander au Conseil d’administration les candidats au titre honorifique de Compagnon de Lavoisier et au Mérite du CIQ remis lors de l’AGA cet automne.

En ce qui concerne l’Ordre, les jours et les semaines passent à vive allure. Nous poursuivons sans relâche notre mission de protection du public, ainsi que notre quête de modernisation de notre loi constitutive (LCP). À cet effet, nous avons eu l’occasion, fin janvier, de rencontrer le cabinet de la ministre responsable de l’application des lois professionnelles, Mme Sonia LeBel. Nous avons bien exposé les conséquences de la désuétude de la LCP : risques de catastrophe chimique évitable, pratique illégale de la chimie et usurpation de titre – tout cela sous l’angle de notre désir d’assurer la protection du public québécois. 

Nous avons aussi rappelé à l’équipe de la ministre que les membres de l’Ordre sont désireux de contribuer au Plan pour mettre en œuvre les changements nécessaires en santé, et qu’ils le font déjà – que ce soit en développant des médicaments, en analysant les produits pharmaceutiques ou en développant des innovations thérapeutiques qui servent à soigner les patients; leur contribution est vaste et essentielle pour le maintien et l’amélioration du bien-être de la population. Nos démarches de modernisation de la LCP s’inscrivent également dans une perspective de collaboration interprofessionnelle et d’interdisciplinarité, des mots qui sonnent positivement aux oreilles du ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé.  

Comme vous le savez, l’Ordre est intervenu publiquement pour que Santé Canada respecte le système professionnel québécois. Effet, le ministre fédéral s’oppose à la tenue dans ses installations de visites d’inspection professionnelle qui se trouvent sur le territoire du Québec. À cet égard, le procureur général du Canada s’imagine que les institutions fédérales ne sont pas liées par les lois professionnelles provinciales. Il s’agit ici d’une attaque frontale contre nos institutions et d’une entrave directe à nos mécanismes de protection du public. 

Dans cette perspective, l’Ordre a donc déposé – à la Cour supérieure du Québec – une demande d’injonction contre Santé Canada dont une audition est prévue le 14 avril prochain au Palais de justice de Montréal. Interpellé à juste titre par ce dossier, le cabinet de la ministre LeBel s’est engagé à nous appuyer, notamment en mobilisant les cabinets du ministre de la Justice, M. Simon Jolin-Barrette et du ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, M. Jean-François Roberge. 

En décembre dernier, en étroite concertation avec l’Ordre des agronomes du Québec et de l’Ordre des médecins vétérinaires du Québec, l’Ordre appelait le gouvernement à la plus grande circonspection concernant l’évolution récente de la réalité de l’utilisation des biosolides américains en agriculture et pour d’autres applications. La présence troublante de PFAS dans certains de ces biosolides, notamment en provenance de l’État du Maine, commande la plus grande prudence alors que les dangers des PFAS pour la santé et l’environnement sont bien documentés. Rappelons que les biosolides sont des boues d’épuration pouvant servir de matières résiduelles fertilisantes en agriculture. 

Nous avions par ailleurs offert notre pleine collaboration au gouvernement qui avait exprimé son intention de resserrer la réglementation face à l’utilisation de ces matières. Ainsi, à notre demande, le gouvernement du Québec a imposé un moratoire sur l’utilisation des biosolides américains et procédé à des modifications au Règlement sur les exploitations agricoles. 

Finalement, il est désormais de nature publique que nous posons des gestes auprès des autorités gouvernementales – de concours avec l’Association des microbiologistes du Québec et l’Association des biologistes du Québec – pour que ces groupes professionnels soient encadrés par un ordre dans le sciage de la modernisation de la LCP. Il s’agit en effet de la proposition la plus porteuse et la plus simple au plan législatif, sans compter que les chimistes, biochimistes, microbiologistes et biologistes partagent une importante connexité au niveau des connaissances et des milieux pratiques. Une solution commune permettrait à l’État de faire une pierre trois coups – le tout en venant assurer une meilleure protection du public en matière de sciences appliquées et de lutte à la mésinformation scientifique. Au lendemain des élections législatives québécoises, c’est désormais une nouvelle fenêtre qui se présente à nous, une ouverture encourageante à poursuivre les représentations qui s’imposent pour venir à bout de moderniser notre loi constitutive ! 

Plus que jamais, vous pouvez avoir la certitude que l’Ordre veille au grain pour assurer la protection du public et que l’État nous écoute avec de plus en plus d’attention. Rappelez-vous que l’Ordre est la somme de ses membres et nous comptons sur vous. 

En terminant, nous vous souhaitons bien amicalement de profiter avec vos proches des joies que procure l’arrivée imminente des saveurs du printemps pour vous ressourcer. Vous êtes la fierté de l’Ordre. 


Au plaisir de vous revoir bientôt. 

  

Michel Alsayegh, chimiste
Président de l’Ordre
Membre du Comité exécutif au Conseil interprofessionnel du Québec
Vice-président de la Fédération des chimistes professionnels du Canada
president@ocq.qc.ca